Quelle est votre analyse sur les importantes manifestations agricoles de début d’année 2024 ?

Nous avons tous été témoins de manifestations d'une ampleur sans précédent. Elles reflétaient du mécontentement et un profond malaise, principalement liés à la suradministration. Ce mouvement a conduit le Gouvernement à prendre 70 engagements, à renforcer son projet de loi d’orientation agricole, et à lancer des chantiers au niveau européen. Les lignes semblent bouger, et chacun attend maintenant, la concrétisation de toutes ces mesures sur son exploitation.

Symbole de cette attente : la loi d’orientation agricole. Avec des dispositions pour simplifier l’exercice de notre métier d’agriculteur, et des mesures visant à former et installer une nouvelle génération, c’est la priorité des priorités !

À ce titre, nous suivons plusieurs points :

  • La mise en œuvre prochaine, du dispositif France Service Agriculture,
  • La relance des fonds de garantie qui faciliteront le financement,
  • Les solutions de portage du foncier.

La priorité du Crédit Mutuel est de disposer des outils les plus favorables, pour faciliter l’installation des nouvelles générations. À ce titre, je ne peux que me réjouir de constater les efforts commerciaux, qui ont été fait récemment, sur l’installation des jeunes agriculteurs.

Quel contexte économique pour ce début d’année 2024 ?

Après deux belles années, la campagne en cours avec des prix en recul, revenant à ceux de 2021, et des charges toujours élevées, laisse craindre une fin d’année compliquée. Les conditions météorologiques très contrastées, avec des excès d’eau depuis octobre, au-dessus d’une ligne Bordeaux – Lyon, ont impacté la mise en place des cultures. Les départements du Sud souffrent quant à eux, d'une pénurie d’eau depuis plusieurs années. La fin d’année s’annonce difficile nécessitant une écoute attentive, de la part de nos chargés d'affaires agricoles, envers nos clients sociétaires. En tant que seconde banque de l’agriculture, nous nous efforçons de rester proactifs, face aux clients en difficulté, en analysant leur situation au cas par cas et en leur proposant une diversité de solutions adaptées à leurs besoins.

Président de la Fédération du Crédit Mutuel Agricole et Rural (CMAR). A mi-mandat, quel bilan tirez-vous ?

Le CMAR est la 19e Fédération du Crédit Mutuel, 100 % dédiée à l’agriculture, qui réunit des agriculteurs et des actifs du monde agricole. Je me réjouis d’écrire une nouvelle page, depuis un an, autour d’un Crédit Mutuel uni et pluriel. Notre agriculture française est tout aussi plurielle, et nous tirons notre force de ce collectif. Notre fédération s’est ainsi dotée d’une feuille de route ambitieuse, que nous déployons depuis la fin de l’année passée.

Le CMAR a pour volonté d’être un maillon essentiel dans la chaîne qui mène à la performance commerciale auprès de nos clients :

  • En améliorant la connaissance de l'environnement agricole,
  • En mobilisant mieux les élus,
  • Et en renforçant notre reconnaissance auprès des organisations agricoles et des pouvoirs publics.

Je veux favoriser la présence d’agriculteurs dans nos conseils de caisses locales. C’est grâce à la dynamique des élus agricoles, que nous renforcerons notre efficacité et notre maillage : c’est l’essence même, et la force, de notre modèle de banque mutualiste. L’agriculture est au cœur des transitions et des transformations sociales et écologiques : je suis donc fier, et honoré, de représenter nos sociétaires agriculteurs, au sein de notre groupe.