Question 1 - 2024 a été marquée par des défis multiples pour le secteur agricole, notamment liés aux conditions climatiques. Quel bilan tirez-vous de cette année, et quelles sont vos prévisions pour 2025 ?

L’année 2024 a été marquée par des défis majeurs pour les exploitants agricoles, notamment en raison de conditions climatiques difficiles qui ont entraîné une baisse généralisée des rendements des productions végétales. À cela s’est ajoutée une stagnation des cours, limitant la capacité des exploitations à compenser leurs pertes. Certaines filières se retrouvent ainsi particulièrement fragilisées, avec des tensions accrues sur les trésoreries et la rentabilité. La dynamique est plus contrastée s’agissant des filières animales. La limitation de l’offre, liée à la décapitalisation progressive et aux problématiques sanitaires, est à l’origine de la bonne tenue des cours. Mais cette situation reflète aussi des inquiétudes profondes quant à la pérennité de certaines exploitations et au renouvellement des générations dans l’élevage.

Face à ces enjeux, le Crédit Mutuel, par la voix de ses chargés d’affaires, reste proactif et propose un accompagnement et des solutions au cas par cas, en fonction des besoins identifiés. L’analyse se fait en fonction des réels besoins de trésorerie tout en préservant la capacité d’investissement des exploitations sur le long terme.

L’État a également annoncé des mesures de soutien, en lien avec le secteur bancaire, pour accompagner les exploitations en difficulté. Le premier dispositif, un prêt de trésorerie à taux bonifié, pouvant aller jusqu’à 50.000 euros (PRETEA) est disponible au sein de l’ensemble de nos caisses locales. Un second dispositif, pour lequel les discussions avec le ministère sont en cours de finalisation, permettra de restructurer la dette des exploitations qui subissent des difficultés structurelles, avec une garantie BPI à hauteur de 70%, prise en charge par l’Etat. Ces dispositifs viennent ainsi compléter notre boîte à outils.

Question 2 - Le projet de loi d’orientation agricole a retrouvé le chemin des discussions parlementaires. Le renouvellement des générations y apparaît comme un enjeu clé. Quelles initiatives concrètes propose le Crédit Mutuel pour encourager l’installation des agriculteurs et répondre à leurs besoins financiers spécifiques ?

Le renouvellement des générations en agriculture est effectivement un enjeu crucial pour notre secteur. L’évolution de la démographie agricole et des profils des agriculteurs qui s’installent impliquent une approche adaptée à chaque projet. Conscient de ces évolutions, le Crédit Mutuel a développé des offres préférentielles pour accompagner l’installation. L’accès au foncier étant également un défi majeur, nous appuyons le lancement du fonds Elan, initié par les SAFER, qui apporte un nouvel outil pour faciliter le portage du foncier. Notre groupe investit 10 M€ dans ce fonds de 40 M€. C’est l’un des signes concrets de notre engagement en faveur des femmes et des hommes qui font vivre nos territoires et nourrissent la France.

Question 3 - Le Crédit Mutuel a des racines profondément ancrées dans le monde rural et agricole. Comment les agriculteurs participent-ils concrètement à la gouvernance ?

Le Crédit Mutuel est une banque mutualiste, ce qui signifie que ses clients sont des sociétaires quipeuvent participer activement à sa gouvernance. Dans le monde agricole, cette spécificité prend tout son sens. Grâce à un maillage territorial fort, les agriculteurs sont présents à plusieurs niveaux de la gouvernance du Crédit Mutuel, notamment au sein des conseils d’administration des caisses locales, où ils apportent leur expertise. Par ailleurs, à l’échelle nationale, le monde agricole est représenté au sein de la Fédération du Crédit Mutuel Agricole et Rural, qui est un lieu d’échanges et de concertation sur les sujets agricoles à impact bancaire. Cette implication garantit que les orientations restent en phase avec les enjeux du monde agricole et les réalités du terrain, qu’il s’agisse de l’installation, du soutien en période de crise ou de l’adaptation aux évolutions réglementaires et climatiques.